La réforme des retraites est emblématique du nouveau modèle Français défendu par le premier ministre : sauvegarder le régime par répartition en assurant un financement durable, en s’attaquant à ses inégalités structurelles et en associant les partenaires sociaux. Un premier correctif a été apporté à l’accroissement des inégalités depuis la réforme de 2010, avec le rétablissement de la retraite à 60 ans pour les salariés qui ont leurs annuités de cotisations.

Cette conception de la justice est le fil rouge qui structure la réforme. Les oubliés de la droite, ceux qu’ils ont laissé pour compte, les femmes, les ouvriers, les jeunes voient leur droits reconnus avec la prise en compte des carrières fractionnés, de la pénibilité ou des années d’étude et la répartition entre les actifs, du privé comme du public, retraités et entreprises est enfin équitable.

Ainsi pour garantir l’avenir du système solidaire par répartition, il fallait une reforme responsable dont la principale recette à court terme sera assurée par une hausse mesurée des cotisations retraites des salariés et des entreprises (0,15 en 2014 pour atteindre progressivement 0,3 point en 2017). Pour un salarié au SMIC cela représente un prélèvement de 4 euros par mois, à peine le double pour un cadre. En choisissant de ne pas de revoir les taux de CSG, et en n’alourdissant pas le cout du travail pour les entreprises, cet effort est calibré pour préserver la reprise économique.

Une reforme juste qui corrige les inégalités homme/femme et la difficulté des métiers avec la création d’un compte pénibilité dès 2015. Financé intégralement par les employeurs il concilie prévention et réparation de la pénibilité sur la base de 10 critères défini par les partenaires sociaux en 2008. Désormais les femmes accèderont à de meilleures retraites grâce à la prise en compte de leur parcours professionnel rythmé par l’éducation des enfants et les temps partiels. En outre, à partir de janvier 2014, les trimestres d’interruption liés aux congés maternité seront considérés comme cotisés. Pour les jeunes qui entrent dans la vie active, sera instauré un tarif préférentiel de rachat de trimestres d’études qui sera plus avantageux pour les plus jeunes et les faibles revenus. Également les chômeurs seront moins pénalisés grâce à la validation des périodes de formation professionnelle et de chômage non indemnisé.

En dernier lieu nous devons nous opposer à la propagande de la droite qui en dénonçant les privilèges du secteur public en matière de retraite crée ainsi une opposition artificielle entre le privé et les fonctionnaires. Je tiens à rappeler que les mesures de redressement financier s’appliquent de la même manière au public et au privé.