En 2002, alors récemment élu conseiller communautaire, j’avais été surpris de l’absence de lieu de débat entre socialistes sur les politiques et enjeux du Grand Lyon. Avec Jacky Darne, le président du groupe socialiste à la communauté urbaine, nous avions proposé et organisé ce que nous avons baptisé “Les rencontres d’automne”. 
Une fois par an, à l’automne donc, les élus socialistes du Grand Lyon invitaient à un débat tous les adhérents et militants socialistes de l’agglomération. Tout au long de ces journées, durant plus de 10 ans,  les élus communautaires socialistes ont pu présenter et discuter de la politique qu’ils menaient ; ils ont pu aussi entendre les questions et les attentes des militants pour qui le Grand Lyon reste parfois une institution lointaine.

Ces rencontres ont, je crois, participé à une véritable prise de conscience politique d’agglomération qui n’existait pas auparavant.  Et c’est donc sur un terreau fertile que le dernier débat de ce type s’est déroulé ce samedi 14 décembre dans la salle du conseil du Grand Lyon. 
Le programme était bien entendu marqué par l’actualité :  ce fut l’occasion de se poser la question de la plus-value de la Métropole de Lyon du point de vue des grands lyonnais, et d’examiner aussi en quoi la future Métropole de Lyon pourrait être un enjeu pour les communes qui la composent.

Cette question est au cœur de l’analyse que je développe depuis plusieurs mois et que j’essaye de partager sur le blog participatif metropolita.in. Si la loi créant la métropole est une immense avancée, celle ci “ne dit pas tout”.  Cette loi, que j’ai activement suivi au titre de rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques, permettra aux communes et à la métropole de contractualiser l’exercice de leurs compétences. Le Grand Lyon pourra exercer pour le compte des communes certaines de leurs compétences, et celles-ci pourront, si elles le souhaitent, piloter certaines des compétences actuellement exercées par le Grand Lyon. Mais cela ne va pas de soi et mérite analyses, discussions et communication pour que les habitants, les premiers concernés, s’y retrouvent.

Ce chantier ne peut s’improviser ni être remis à plus tard. Comment pourrait-on expliquer aux électeurs qu’ils n’ont qu’à faire confiance aux candidats qui, une fois élus, décideront seuls des conditions d’exercice de l’accueil de la petite enfance, de la propreté ou de l’éclairage public ? Et pourquoi, si ce sujet ne passionne évidemment pas les électeurs, faudrait-il priver les militants d’un débat qui devrait permettre de construire un modèle de gouvernance inspiré par les valeurs qui sont les leurs?

Entre centralisme prononcé, coordination molle superposant les intérêts particuliers et délégation co-construite des responsabilités, il y a plus que des nuances et il s’agit bien là d’un débat politique !

Faire naître et animer un tel débat au niveau de l’agglomération à moins de 100 jours des élections municipales n’est pas chose facile, mais je crois qu’il nous revient à nous tous d’initier une telle réflexion.