Le Président de la République a fait de la jeunesse la grande cause de son quinquennat. Au plan européen, son engagement a permis l’engagement de nos partenaires dans le combat contre le chômage des jeunes. Dans cette perspective, le Commissariat général à la stratégie et à la prospective propose la création d’un fonds européen pour l’emploi en faveur des jeunes.

 La création d’un fonds européen pour l’emploi en faveur des jeunes (FEE) répond à un double impératif :

– améliorer l’efficacité des financements par l’introduction de conditionnalité et la contractualisation entre la Commission européenne et les États membres.

– augmenter la solidarité européenne face à la crise par des transferts conditionnés.

Le chômage des jeunes ne peut être traité seulement par des moyens indirects. A cet égard, les actions visant à inciter les entreprises à recruter davantage de jeunes, sont certes utiles, mais rencontrent pour autant trois principales limites :

  1. la difficulté de les cibler sur les populations de jeunes les plus fragiles,

  2. le risque important d’effet d’aubaine

  3. l’absence de résultats à court terme dans un contexte d’urgence.

De plus, on le sait, les marchés du travail européens sont hétérogènes.

En effet, face à l’ampleur de cette crise, le cadre communautaire est pertinent d’une part pour mettre en cohérence les actions des différents acteurs, publics et privés, et, d’autre part, pour faire émerger et pour diffuser les meilleures pratiques dans le domaine de l’emploi des jeunes.

 Les priorités

En premier lieu, il s’agit d’améliorer la transition formation-emploi des jeunes et de leur assurer une insertion durable sur le marché du travail, en passant par la promotion de toutes les formes d’alternance, notamment l’apprentissage, et par le développement des stages.

Toutefois, des formations préalables sont nécessaires pour rendre les dispositifs d’alternance accessibles à certaines catégories de jeunes décrocheurs, notamment ceux qui n’ont pas atteint un niveau suffisant de diplôme ou de qualification du secondaire.

En second lieu, l’amélioration de la situation de l’emploi des jeunes ne peut se résumer à la seule accession aux emplois salariés, mais consiste aussi à favoriser la création des emplois par les jeunes eux-mêmes, en encourageant entrepreneuriat des jeunes.

Dans cette perspective, le fonds européen pour l’emploi des jeunes pourrait s’articuler autour de trois programmes d’intervention :

     1. Mobilités pour une meilleure transition formation – emploi

Il peut être décliné en trois sous-programmes :

  • mobilité européenne des apprentis (notamment transfrontalière)

  • mobilité européenne de jeunes travailleurs (accès à un premier emploi)

  • mobilité interrégionale (au sein des États membres) avec deux volets : les apprentis et les jeunes travailleurs (accès à un premier emploi)

     2. Développer l’alternance dans le cadre de la « garantie jeunes »

Le cadre institutionnel de mise en œuvre de la « garantie jeunes » est laissé à l’initiative des États membres. En France l‘aide, appelée « garantie jeune », prévoit qu’il faudra s’assurer que tout jeune au chômage depuis au moins 4 mois devra se voir proposer une formation, une nouvelle formation, un stage ou un emploi.

     3. Encourager entrepreneuriat des jeunes

Le renforcement des dispositifs d’accompagnement à la création d’entreprise et l’accès des jeunes au crédit.

Les fonds pourront être versés à partir d’octobre 2013, une fois rédigés les contrats entre la Commission européenne et chacun des États membres.

Je ne doute pas que nos mesures, ajoutées à celles déjà prises par la France, contribueront enfin à faire reculer le chômage des jeunes.