Quoi ? une journée pour les femmes ? une seule journée ?…

Nous sommes aujourd’hui le 8 mars et c’est donc la  journée Internationale du droit des femmes. Une journée créée par les Nations Unies en 1977 et qui trouve son origine dans les luttes des ouvrières et des « suffragettes » du début du XXe siècle pour de meilleures conditions de travail et le droit de vote des femmes.

Ce que le 8 mars ne devrait pas être

C’est plus long, mais c’est plus juste : on ne parle pas de la “journée de la femme”. Cela laisse supposer un soi-disant idéal féminin, une réduction “essentialisante” de la femme. Inutile donc de célébrer le 8 mars en offrant des roses et du parfum à toute les représentantes du sexe dit faible. On a tous les autres jours de l’année pour le faire !

Inutile non plus d’échanger, pour la journée, les tâches ménagères. La vaisselle et l’éducation des enfants – pour ne prendre que ces exemples – nécessitent une attention partagée toute l’année. Il faut donc fuir les opérations marketing sexistes, à mille lieues du véritable combat pour les droits des femmes

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Ce que le 8 mars devrait être

Le 8 mars, c’est donc la journée internationale du droit des femmes. Et ces droits sont ni plus ni moins ceux dont devrait jouir tout être humain.

Cette journée doit d’abord être l’occasion de faire un bilan de l’évolution et de la situation du droit des femmes. Il n’est pas inutile de se rappeler qu’il y a à peine 50 ans en France, une femme n’avait pas le droit d’ouvrir un compte en banque sans l’accord de son mari.

Il ne faut pas oublier qu’au sein même de l’union européenne, des droits élémentaires comme le droit à l’avortement ne sont pas partagés. Sans compter les nombreux pays où le statut de la femme ressemble beaucoup à celui de simples esclaves…

Mais cette journée doit aussi être l’occasion de se souvenir des moments importants qui ont jalonné l’histoire du droit des Femmes. De l’ordonnance d’Alger du 21 avril 1944 qui accorde le droit de vote aux femmes françaises à la loi du 4 août 2014 pour l’égalité entre les femmes et les hommes en passant par  la loi du 6 juin 2000 sur la parité en politique ou celle – en cours de discussion – sur la pénalisation des clients des prostitués.

Un droit des femmes en constante évolution et qui nécessite une constante attention.

 

Ce qu’on peut objectivement dire de la gauche et du droit des femmes.

C’est le 8 mars 1982, sous la présidence de François Mitterrand, que la journée des droits de la Femme a  reçu un statut officiel en France. Et ce n’est peut être pas un hasard…

La gauche est en effet une alliée naturelle de la lutte des femmes, parce qu’elle refuse l’assignation à des rôles pré-établis et ambitionne l’émancipation de chaque individu.

L’égalité femmes-hommes est un donc un objectif politique majoritairement défendu par la gauche. Historiquement, ce sont les partis de gauche qui ont soutenu les mobilisations féministes, et ce sont des gouvernements de gauche qui ont mis en œuvre des politiques progressistes et favorables à l’égalité entre les sexes et à la liberté des femmes. 

D’ailleurs, il n’est pas inutile de rappeler ici les initiatives prises par le gouvernement et rendues possibles par le Parlement  depuis 2012

 

Cinq avancées majeures réalisées depuis 2012

-PARITE & EXEMPLARITE DANS LA VIE PUBLIQUE  

50% de femmes dans les Conseils départementaux depuis 2015, contre 13% dans les Conseils généraux auparavant, grâce à l’instauration de l’élection des conseillers départementaux en binôme paritaire

– PENSIONS ALIMENTAIRES GARANTIES  

La garantie contre les impayés de pensions alimentaires sera généralisée à partir du 1er avril 2016. Elle doit couvrir 90 000 familles à terme. Cette mesure comprend des mesures de soutien et de conseil aux familles ; un accompagnement à la fixation de la pension alimentaire par le juge aux affaires familiales ; le droit à un montant de pension alimentaire minimal pour l’ensemble des mères isolées ; des mesures de renforcement des dispositifs de recouvrement sur les débiteurs défaillants.

– CONTRACEPTION GRATUITE & IVG 100 % REMBOURSE

Prise en charge à 100% du forfait IVG, accès gratuit à la contraception pour les mineures de 15 à 18 ans, gratuité de la pilule du lendemain à l’université, adoption de plans de renforcement de l’offre de soins en la matière par les ARS, entraves « morales » et de toutes formes à l’IVG abolies (suppression dans la loi de la ‘notion de détresse’, pour qu’il soit clair qu’une femme n’a pas à justifier sa demande d’IVG,  et création d’un site internet de référence donnant une information impartiale aux jeunes femmes)

– CONGE PARENTAL ELARGI AUX PERES

Le congé parental a été réformé pour raccourcir la durée moyenne d’éloignement du travail des mères et favoriser l’implication des pères. Une période (6 mois) de la prestation liée au congé parental est désormais réservée au second parent. Un accompagnement est par ailleurs systématiquement proposé aux femmes qui n’ont pas l’assurance de retrouver un emploi à l’issu de ce congé.

– GRAND PLAN DE LUTTE CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES

Doublement des moyens consacrés aux violences faites aux femmes (66 M€ sur 3 ans) ; encadrement du dépôt des mains courantes et du traitement réservé aux femmes victimes de violence ; doublement du nombre d’intervenants sociaux en commissariats et brigades de gendarmerie (+350) ; création de 1 650 solutions d’hébergement d’urgence supplémentaires ; généralisation du téléphone « grand danger » ; 3919 numéro unique pour orienter les femmes victimes de violences, gratuit et ouvert 7 j./7 (plus de 50 000 appels ont déjà été traités)