“According to the statutes of the Nobel Foundation a nomination is considered valid if submitted by a person falling within one of the categories listed below”.

Pour les anglophones, les choses sont claires : seuls quelques “personnalités” peuvent proposer des candidatures au prix Nobel de la paix.

Parmi celles-ci figurent les membres des parlements nationaux, et c’est donc à ce titre que j’ai été sollicité par l’association lyonnaise L’Hospitalité d’Abraham. Son président, le père Christian Delorme, que les vénissians connaissent bien, a eu l’idée originale de présenter la candidature de Madame Latifa Ibn Ziaten pour le Prix Nobel de la Paix 2018.

La mère d’Imad Ibn Ziaten, sous-officier de l’Armée française assassiné par un fanatique à Toulouse en 2012 est, sans conteste, un acteur de paix important dans la société française actuelle. Quelques mois après l’assassinat de son fils, Latifa Ibn Ziaten créé l’Association Imad Ibn Ziaten pour la jeunesse et pour la paix.

Depuis, elle ne cesse de parcourir les banlieues de France et d’autres pays d’Europe pour aller à la rencontre de jeunes en désarroi ou en déshérence. Grâce à sa participation à de nombreuses émissions de télévision, son visage, sa voix, son combat sont devenus familiers à des millions de gens.

Dans des pays où de grands écarts économiques et de grandes incompréhensions séparent les populations en difficulté ; où les personnes issues des immigrations se sentent victimes de discriminations ; où l’islam est ressenti par certains comme une menace pour la paix, le témoignage de cette femme musulmane qui aime d’un même mouvement la France et son Maroc natal, s’avère une chance formidable.

Parce que Latifa Ibn Ziaten incarne paisiblement un des nouveaux visages de l’Europe, plurielle, multi ethnique et pluri-religieuse, parce qu’elle témoigne que l’on peut être complètement citoyenne d’un pays européen, et la fille de son peuple d’origine, parce qu’elle est attachée autant à la laïcité de la République française qu’à sa foi musulmane, j’ai pensé que sa candidature au prix nobel de la paix se justifiait parfaitement.