La gauche a perdu les élections départementales, comme hier les élections municipales ; c’est d’abord bien sûr un crève-cœur, au Parti socialiste, pour ces candidats battus, pour ces majorités et ces exécutifs sortants qui souvent pouvaient rendre compte d’un travail remarquable.

Le bilan malheureusement ne suffit pas, et la tradition veut que les élections intermédiaires soient défavorables au pouvoir en place… c’est clairement le cas ! Et peut-on en vouloir aux électeurs de sanctionner, au travers de leurs représentants locaux, ceux qui conduisent la politique nationale ? Tout juste peut-on trouver cela injuste ! En quoi une majorité départementale ou locale, si elle n’a pas démérité au regard de ses réalisations, doit-elle être remerciée au nom de résultats d’une autre politique, conduite à un autre niveau ? Les électeurs ne sauront-ils jamais enfin distinguer les enjeux, mesurer les résultats qui leurs sont présentés, et qui sont obtenus dans une temporalité correspondante à la durée du mandat qu’ils sont appelés à renouveler ?!

La politique conduite depuis 2012 ne mérite pas d’être sanctionnée ainsi à mi-chemin.

Autant il est indispensable que les dirigeants politiques acceptent d’inscrire leur action dans le temps long, cessent de réformer sous le coup de l’émotion ou de faire la loi comme autant de spots publicitaires, autant il est indispensable que les électeurs apprennent à juger, au bout du chemin et seulement à son terme, le mandat qu’ils ont confié à tel ou tel. Etre mécontent à mi-parcours, car tout n’est pas fait, cela peut se comprendre. Mais qui pourrait présenter le résultat d’engagements souscrits pour être réalisés sur une durée de 60 mois au bout de 36 mois seulement ?

Et quand bien même, il faudrait alors produire le bilan des engagements pris et des promesses tenues ! En réalité il serait flatteur, car beaucoup a été fait ! Mais le paradoxe, c’est que l’heure n’est pas à ce bilan là, qui n’est d’ailleurs pas présenté ni mis en scène pour les électeurs… Et pourtant ils le sanctionnent en limogeant d’autres élus !

C’est pourquoi ces résultats ne doivent pas agir sur la politique du gouvernement et celle-ci ne doit pas varier. Elle ne vise après tout qu’à concrétiser les 60 engagements pris par François Hollande pendant sa campagne ; faut-il rappeler tous ceux déjà tenus ? 150 000 emplois d’avenir, la création de la BPI, la création de nouveaux postes – en nombre – dans l’Education nationale et la police, l’extension à 75 000 nouveaux bénéficiaires de la CMU et de l’ACS, le mariage pour tous, la fin du cumul des mandats, etc…

Tout juste faut-il accélérer ; aller plus loin plus vite, et surtout renforcer ce vent frais de la croissance qui se lève et qui fera que demain le recul du chômage, combat suprême de tous les instants depuis 2012, sera enfin au rendez-vous.