L’arrestation d’un jeune sergent de l’armée de l’air basé au mont Verdun qui envisageait de tirer à l’arme à feu sur la mosquée de Vénissieux doit être bien sûr saluée. Elle montre que l’État est mobilisé et attentif pour endiguer et réprimer ceux qui, en son sein même, préparent des actes répréhensibles.

Comme tous ceux qui se sont réunis hier à Vénissieux, je condamne avec la plus grande fermeté tous les actes et tous les slogans qui incitent au nationalisme et à la xénophobie. Imaginé au moment même de la fête de l’Aïd, cette agression, heureusement mise en échec, montre clairement son intention islamophobe.

Le fait qu’elle ait été pensée par un militaire normalement garant de l’intégrité de la Nation montre, comme nous le savons malheureusement déjà, que le rejet de l’autre et le racisme sont présents dans l’ensemble des strates et catégories de notre société.

C’est donc sur les mentalités qu’il nous faut continuer à agir. Si Monsieur le recteur Kamel Kabtane a raison de rappeler l’État à ses responsabilités, il nous revient à tous, quotidiennement, de veiller à une prise de conscience individuelle qui permette de lutter contre le développement de ce “racisme ordinaire” qui gangrène la cohésion de la Nation et s’oppose insidieusement à la conception ouverte progressiste d’une société laïque, pluricultuelle, où chaque courant de pensée, politique, religieux, a sa juste place, et bénéficie du respect de tous.

Loin du tristement célèbre “pain au chocolat” de Monsieur Copé dont la seule ambition était de stigmatiser, d’opposer et de provoquer des tensions, donc des réflexes communautaristes, j’exprime le vœu que ce moment de la grande fête de l’Aïd soit non seulement pour la communauté musulmane mais pour l’ensemble de nos concitoyens un moment de paix et de fraternité.