En novembre dernier, à l’initiative d’une professeur de SES du lycée Sembat de Vénissieux, j’ai été accueilli pendant une heure par une classe de terminale.

Lsembat’occasion pour moi de répondre à des questions légitimes de futurs citoyens sur la réalité du “travail” d’un député. C’est aussi à cette occasion que j’ai appris que ce lycée était conventionné depuis plus de 10 ans maintenant avec la prestigieuse “école libre de sciences politiques”, Sciences Po Paris.

Une convention qui permet de présenter à des élèves intéressés par cette filière d’excellence. Des études ont montré qu’il existait une forme d’auto-censure chez les élèves des quartiers dits “sensibles” qui les conduisait à ne pas postuler à des filières qu’ils imaginent, à tort, comme réservées.

Grâce à cette convention et aux soutiens publics*, des voyages sont organisés chaque année pour assister à des cours au sein de l’école et visiter, par exemple, l’Assemblée nationale. Mais la sélection reste sévère et c’est en examinant avec attention les dossiers présentés par les lycées et à l’issue d’un entretien de motivation et sur l’actualité, que Sciences Po décide des élèves méritants qui pourront intégrer son cursus sans passer par le très sélectif concours.

yKwpmnv2Farah Alnakshbandi est une jeune réfugiée syrienne de 17 ans. Arrivée en France il y a moins de deux ans, elle s’est immédiatement intégrée dans son lycée vénissian et vient non seulement d’obtenir son baccalauréat, mais aussi et surtout d’être sélectionnée par Sciences Po !

les élèves de Sembat devant l'Assemblée - Farah à Sciences Po  est à l'extrême droite...sur la photo !

les élèves de Sembat devant l’Assemblée – Farah à Sciences Po
est à l’extrême droite…sur la photo !

Cette jeune vénissianne part donc pour Reims avec une quarantaine d’autres élèves admis via la Convention Education Prioritaire pour suivre le programme “Booster”, une prépa d’été qui les préparera à de nouvelles méthodologies de travail et aux nouveaux champs disciplinaires étudiés à Sciences Po afin d’aborder plus sereinement leur première année.

L’ensemble de cette préparation, le voyage, l’hébergement, est bien sûr pris en charge dans le cadre de la convention. Un bel exemple d’un dispositif qui marche et qui permet de soutenir les élèves méritants. Encore bravo, Farah !
* le conseil régional désormais présidé par Laurent Wauquiez a annoncé qu’il ne financerait plus les “Convention Education Prioritaire”. Le lycée Sembat, comme d’autres dans la région, sont donc à la recherche de financements complémentaires….